Avril-mai 2016:
Bonjour à tous!
Il y a beaucoup à dire sur ces deux derniers mois, qui se sont écoulés si rapidement à Lobur. Comme prévu, le mois d’avril a été un mois de pluie, ce qui a eu des conséquences sur notre activité. Les pluies intensives ont paralysé pendant quelques jours l’activité de la clinique mobile. Cependant, le retentissement de ces intempéries est resté très limité.
Les barrages de Lobur, débordant suite aux précipitations d'avril
Tout d’abord, nous avons été heureux d’accueillir dans notre équipe Steven, qui est traducteur, et qui est très intéressé par notre travail. Cela nous permet de travailler à trois infirmiers séparément, ce qui rend notre organisation plus efficace.
Mi avril a eu lieu à Lodwar la campagne de chirurgie ophtalmique, organisée chaque année par une équipe espagnole, en lien avec une équipe kenyane, que Séphora et Martin ont accompagné pour se former sur les soins pour ces patients. Ana, Mamem (médecin responsable du projet), et Mimi (infirmière bénévole venue pour le mois d’avril) sont restés à Lobur, et ont pris en charge de nombreuses situations d’urgence : un blessé encorné par un taureau, une amputation de doigt chez un enfant de 3 ans, une rétention aiguë d’urine, etc… La majorité des cas se sont résolus sans complication. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas : nous avons pris en charge un enfant né prématuré, avec de multiples complications, qui n’a pas survécu. Fin mai, un enfant de 4 mois en très mauvais état nous a été amené. Au bout de plusieurs heures de prise en charge, sa maladie a pris le dessus. Ces cas nous attristent énormément, mais nous poussent à persévérer chaque jour, et à ne pas abandonner notre travail.
Malgré ces situations douloureuses, nous avons aussi eu des moments très heureux. Tout d’abord Etabo, qui avait été mordu par une vipère en mars, et dont les blessures au bras s’étaient compliquées, est maintenant complètement guéri, il ne lui reste qu’une petite cicatrice. Nous avons par ailleurs été stupéfaits de se rendre compte que le père d’Ekopé était l’homme qui avait subi une attaque au couteau en décembre, et qui avait été traité et transféré en urgence à Lodwar par Andres, Elena et Ana. Il a parfaitement récupéré et est très reconnaissant. Nous ne pouvons pas décrire avec des mots le bonheur que nous avons ressenti lors de cette rencontre fortuite.
Mimi et Ana, avec Etabo, l'enfant qui a été mordu par un serpent
Ana et l'homme qui a été attaqué en décembre, et qui a survécu contre toute attente
Au mois de mai, nous avons assisté à une naissance qui était initialement très compliquée, mais qui finalement s’est bien passé pour la mère et pour le fils. Nous sommes toujours étonnés de voir la force des Turkana.
En ce qui concerne les cliniques mobiles, en avril nous avons été limité par les pluies. Nous sommes allés à Maisa, Liwan, Meyan, Kangkala et Lomanakeju. Nous avons décidé d’élargir la liste des endroits où nous nous rendons chaque mois, en ajoutant les villages de Sasame, Karebur, Loitakabila et Ekopé, dont les populations se sont avérées être aussi nombreuse que négligée. Nous sommes heureux de pouvoir faire ainsi croitre le projet. En mai, nous sommes donc allé dans ces villages, en plus de Kibish, Lokomarenyang, Maisa, Liwan, Meyan, Kangkala et Lomanakeju.
Nous avons continué nos discussions autour de l’hygiène et des premiers soins avec les stagiaires du projet d’agriculture « Furrows in the desert ». La premièresa sessionsa nous a permis de connaître leur culture dans ce domaine, nous avons été impressionnés par les nombreuses coutumes pour traiter les différentes pathologies. Nous avons parlé de la façon de traiter les plaies, les hémorragies, les ecchymoses, et le paludisme typique (pathologie actuellement fréquente en raison des récentes précipitations). Lors de la deuxième séance, nous avons parlé de ce qu’il fallait ou ne fallait pas faire en cas de brulure, de convulsion, de malaise et d’asphyxie. Nous allons de la même façon faire d’autres séances avec d’autres groupes de population.
Par ailleurs, nous avons fourni 300 tests rapides de dépistage du VIH pour un programme de surveillance des femmes enceintes, et avons repris les réunions hebdomadaires avec les accoucheuses traditionnelles. Actuellement, nous avons recruté un groupe de 10 femmes à Naipekar, très intéressées et motivées pour ces séances.
Joséphine, Séphora, Martin et Ana lors d'une réunion avec les accoucheuses traditionnelles de Napeikar
C’est donc un plaisir de travailler malgré les revers que nous avons vécu. Nous sommes heureux de voir que le fonctionnement de la clinique mobile est bien en place, et que nous grandissons chaque jour.
A très vite,
Ana, Séphora et Martin
Ejokonoï est une association à but non lucratif, régie par la loi du 1er juillet 1901. Parution au JO du 15 juin 2013.
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